Dans la zone industrielle d’El Hamoul, à Tafraoui, près d’Oran, un chantier de grande envergure est en cours. Il s’agit de la future usine de fabrication de pneus portée par un partenariat entre l’entreprise algérienne Société El Hadj Larbi Industrie (SHLI) et le fabricant chinois Double Star Tire. Un projet industriel d’importance majeure, tant par son ampleur financière que par ses retombées économiques attendues.
Un projet d’envergure pour répondre à une demande croissante
Dès sa mise en service, prévue pour la fin 2026, l’usine produira annuellement 7 millions de pneus, dont un million dédiés aux véhicules lourds. L’objectif à terme est bien plus ambitieux : atteindre une capacité de 22 millions d’unités par an, en s’étendant à d’autres régions du pays. De quoi couvrir une large part des besoins du marché national, soutenir la relance de la filière automobile locale, et ouvrir la voie aux exportations algériennes vers les marchés étrangers.
Le coût total du projet s’élève à 50 milliards de dinars, et plus de 2 000 emplois directs devraient être créés. Autant de chiffres qui illustrent la portée stratégique de cette initiative pour l’économie nationale.
Une usine tournée vers l’avenir : automatisation et technologie avancée
L’unité industrielle n’est pas pensée comme une usine classique. Elle reposera sur les fondements de l’industrie 4.0, intégrant l’intelligence artificielle, la robotique et des systèmes de contrôle automatisés. Cette orientation permettra une automatisation complète des processus, une efficacité renforcée, des coûts réduits, et une qualité conforme aux standards internationaux.
Dans cette optique, la deuxième phase du projet vient d’être lancée. Elle porte sur la construction d’une unité de mélange de caoutchouc, élément stratégique du dispositif. Cette unité, essentielle à la chaîne de production, a été confiée à l’entreprise algérienne EG REKIMA, retenue à l’issue d’un appel d’offres rigoureux ayant impliqué plusieurs entreprises, locales comme étrangères.
Des défis techniques relevés grâce à des solutions d’ingénierie avancée
Le projet n’échappe pas aux contraintes techniques. Le terrain marécageux et les dépôts argileux présents sur le site ont posé d’importants défis d’aménagement. La SHLI a dû recourir à des techniques de fondation spéciales, ce qui a entraîné une hausse significative des coûts de génie civil. Pourtant, malgré ces obstacles, le calendrier est respecté, assure l’entreprise.
Vers une dynamique industrielle renouvelée
Au-delà de cette unité, d’autres appels d’offres sont attendus prochainement. Ils concerneront notamment l’atelier principal de fabrication ainsi que l’espace dédié au traitement des matières premières. Cela confirme que le projet entre désormais dans une phase plus concrète et opérationnelle.
Une vision pour l’Algérie industrielle de demain
Avec ce projet, SHLI et ses partenaires chinois posent les bases d’un pôle industriel structurant pour l’ouest algérien. Il s’agit non seulement de réduire la dépendance vis-à-vis des importations de pneus, mais aussi de positionner l’Algérie comme un acteur crédible sur le marché international, grâce à un produit à haute valeur ajoutée, conçu localement avec des standards technologiques mondiaux.
Cette usine pourrait devenir un symbole : celui d’une industrialisation maîtrisée, technologique et exportable, fondée sur des partenariats solides, des compétences locales renforcées et une ambition nationale assumée.