La Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), qui se déroule à Alger du 4 au 10 septembre, continue de générer des annonces majeures pour l’industrie automobile algérienne. Lors de la sixième journée, BAIC Algérie a officialisé un partenariat avec la société sud-africaine Feltex Automotive Trim. Cet accord prévoit un investissement initial de près de 50 millions de dollars destiné à la production locale de pièces intérieures automobiles.
Une première phase qui change l’équation
La signature de ce partenariat marque une étape importante pour la marque BAIC en Algérie. Dans un premier temps, l’investissement portera sur la fabrication de garnitures intérieures spécialement destinées aux véhicules BAIC assemblés localement. Mais le projet ne s’arrête pas là : Feltex et BAIC envisagent déjà d’élargir leur production afin de fournir également d’autres marques automobiles présentes sur le marché algérien et régional.
Khaled Saïdi, représentant de BAIC Algérie, a confirmé que cet investissement s’inscrit dans une démarche stratégique. « Nous voulons aller au-delà de l’assemblage classique. Le but est d’ancrer durablement une véritable filière de sous-traitance en Algérie », a-t-il déclaré en marge de l’événement.
Feltex, un partenaire de poids pour l’industrie locale
Feltex Automotive Trim est une entreprise sud-africaine spécialisée dans la fabrication de pièces automobiles, notamment les composants intérieurs comme les garnitures de portes, les tableaux de bord ou encore les habillages de sièges. Son implantation en Algérie constitue une première, mais elle reflète une volonté claire : s’appuyer sur la position stratégique du pays pour développer une base de production compétitive au cœur du continent africain.
Selon le PDG de Feltex, John Peterson, ce partenariat est pensé comme un modèle à long terme. « L’Algérie possède un potentiel industriel considérable. En collaborant avec BAIC, nous créons les bases d’une industrie automobile durable et intégrée », a-t-il affirmé lors de la cérémonie de signature.
Un investissement aligné avec la vision de l’État
Cet accord survient dans un contexte où les pouvoirs publics affichent une volonté ferme de développer une véritable industrie automobile locale. Le président Abdelmadjid Tebboune a, à plusieurs reprises, insisté sur la nécessité de réduire la dépendance vis-à-vis des importations et de renforcer les taux d’intégration.
Le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb, désormais Premier ministre par intérim, avait déjà encouragé les constructeurs et leurs partenaires à investir dans des unités de production locales. L’accord BAIC–Feltex tombe donc à point nommé. Il illustre parfaitement la dynamique actuelle de localisation des filières stratégiques, au bénéfice de l’emploi et de la souveraineté industrielle.
Retombées attendues pour l’économie algérienne
L’impact de ce projet dépasse le simple cadre d’un investissement étranger. En effet, la création de cette unité de production devrait générer plusieurs centaines d’emplois directs et indirects dans la région où elle sera implantée. Elle favorisera également l’émergence de sous-traitants locaux capables de répondre aux besoins en matières premières, logistique et services liés à la production.
Par ailleurs, la capacité de Feltex à fournir d’autres marques que BAIC ouvre des perspectives de diversification. À moyen terme, l’Algérie pourrait devenir un hub régional de production de composants automobiles, renforçant ainsi sa place dans les échanges intra-africains.
Une vision tournée vers l’avenir
La stratégie de BAIC Algérie repose sur une intégration progressive de l’industrie automobile. L’assemblage local constitue une première étape, mais la production de pièces comme celles que proposera Feltex permet d’élever le niveau d’intégration et d’augmenter la valeur ajoutée locale.
D’après des sources proches du dossier, la première phase de l’investissement sera suivie par d’autres étapes. Celles-ci incluront l’élargissement de la gamme de composants fabriqués et, à terme, la possibilité d’exporter une partie de la production vers d’autres pays africains.
L’IATF, catalyseur des partenariats
La 4e édition de l’IATF, organisée cette année à Alger, joue un rôle crucial dans la concrétisation de ce type de projets. La rencontre de BAIC et Feltex illustre la vocation de cette foire : rapprocher les opérateurs économiques africains et générer des opportunités d’investissement concrètes.
Pour l’Algérie, accueillir un tel événement conforte sa position de leader régional dans la coopération économique et industrielle. « Cette foire démontre que l’Afrique est capable de bâtir ses propres chaînes de valeur et de se projeter sur les marchés internationaux », a résumé un responsable de l’Union africaine.
Conclusion : une dynamique qui s’accélère
Avec cet accord, BAIC Algérie franchit une nouvelle étape dans sa stratégie locale, et Feltex choisit l’Algérie comme point d’ancrage industriel en Afrique du Nord. Les deux partenaires ouvrent ainsi la voie à une industrialisation plus profonde du secteur automobile.
L’investissement de 50 millions de dollars n’est qu’un début. Derrière lui se dessine une ambition plus large : faire de l’Algérie un acteur incontournable de l’automobile en Afrique.