Le désert s’éveille déjà. Sous les pneus, le sable crisse, et l’horizon appelle. En janvier 2026, l’Algérie prendra le départ d’un défi d’endurance inédit : l’Oran-Dakar. Organisé par AMA Évènement, ce raid ralliera Oran à Dakar en traversant la Mauritanie, sur une distance totale de 4 846 kilomètres. Pas de chrono implacable ni de spectacle calibré pour les caméras. Ici, l’aventure se vit dans la poussière, avec une navigation incertaine, vingt-et-un jours de route et de solidarité forgée sous le soleil saharien. Une odyssée qui revendique l’authenticité, loin des pistes aseptisées du Dakar saoudien.
Un tracé pensé pour l’aventure
Le parcours choisit l’équilibre : du bitume pour les transferts, des pistes sablonneuses pour éprouver les équipages. Départ d’Oran avec une nuit en hôtel, puis une liaison de 441 km vers Brézina. Le lendemain, le ton change : 476 km vers Benoud et Taghit, dont 180 km d’off-road où les dunes brisent les certitudes. Tindouf vient ensuite, au terme de deux jours et 850 km majoritairement goudronnés, avant une journée de pause consacrée aux mécaniques et aux équipages.
La Mauritanie ouvre ensuite ses portes. À Zouérat, les cailloux s’imposent et le sable rouge s’infiltre partout. Les haltes de Chinguetti, de la Vallée Blanche et des dunes d’Amatlich ajoutent une dimension presque mystique à la progression. Puis la route file vers Nouakchott, avant d’atteindre Saint-Louis et les paysages contrastés du Sénégal : plaines du Ferlo, mangroves du Saloum et longueurs infinies de la Grande Côte. Enfin, l’arrivée se fera au Lac Rose, étape mythique avant la conclusion triomphale à Dakar, le 5 février.
Au total, près de 1 500 km d’off-road exigent une navigation traditionnelle : GPS, boussole, instinct. Les paysages, eux, composent une fresque saisissante, des ergs algériens aux baobabs sénégalais. AMA Évènement a déjà immortalisé cette variété dans une vidéo virale tournée cet été.
Des équipages et des machines au défi
Le raid s’adresse à tous. 4×4 Toyota Land Cruiser ou Nissan Patrol, motos enduro KTM ou Honda CRF, quads Can-Am et même camions MAN trouvent leur place. Chaque participant doit prévoir autonomie et robustesse : réservoirs longue portée, pneus renforcés et kits de survie. Pour ceux qui n’ont pas de monture, AMA propose des véhicules en location.
La sécurité reste une priorité absolue. Une assistance mécanique, forte d’une expérience acquise sur le Dakar, accompagne la caravane. Des équipes médicales, équipées d’hélicoptères et de bases mobiles, veillent sur les concurrents. Les autorités mauritaniennes et sénégalaises encadrent les étapes sensibles. Et chaque briefing rappelle les dangers : tempêtes de sable, rareté de l’eau, faune imprévisible.
L’intérêt grandit déjà. Une centaine de pré-engagements sont enregistrés : des Français nostalgiques du Paris-Dakar d’origine, une équipe allemande venue avec un Toyota vintage, des Belges intrépides sur des quads électriques. Les budgets oscillent entre 5 000 et 8 000 euros par pilote, véhicule inclus. Un tarif abordable comparé aux raids professionnels, affirme l’organisation.
L’Algérie, nouveau visage du rallye-raid
Au-delà du sport, Oran-Dakar 2026 porte une ambition nationale : ériger l’Algérie en référence du rallye-raid africain. Les étapes à Taghit et Brézina dévoilent un Sahara préservé, avec ses oasis, ses ksours millénaires et ses falaises ocre. « Nous voulons montrer nos déserts, loin du cirque médiatique saoudien », souligne Karim Belkacem, directeur général d’AMA. L’éco-responsabilité guide aussi le projet : tracés étudiés pour réduire l’érosion, recyclage des huiles et partenariats locaux pour stimuler l’économie.
Face à un Dakar saoudien prolongé jusqu’en 2030, cet événement revendique une filiation claire. Celle du Paris-Dakar des années Sabine, quand la légende s’écrivait dans le sable, portée par des anonymes plus que par des stars. Crevaisons, bivouacs, entraide : autant d’expériences que l’Oran-Dakar promet de faire revivre.
Une aventure à portée de main
Le compte à rebours est lancé. Les inscriptions, ouvertes jusqu’à fin novembre sur le site officiel, attirent déjà aventuriers confirmés et amateurs de grands espaces. Plus qu’une épreuve mécanique, ce raid veut être une expérience humaine. Chaque participant pourra inscrire son nom dans le Sahara et, peut-être, entrer dans l’histoire d’un renouveau du rallye africain.
Préparez vos pneus, votre boussole et votre courage. En 2026, l’Afrique attend ses nouveaux héros.