Lors de la 4ᵉ édition de la Foire commerciale interafricaine 2025, Hyundai a levé le voile sur ses ambitions en Algérie. Dans un entretien exclusif avec notre rédaction, Tarek Ismaïl Mosaad, directeur de la planification et stratégie des affaires pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord chez Hyundai Motors, a livré une vision claire de la stratégie du constructeur coréen.
L’Algérie, un marché stratégique en Afrique du Nord
D’entrée de jeu, le responsable rappelle l’importance de la région :
« L’Afrique du Nord est un centre stratégique majeur, et l’Algérie y occupe une place essentielle. Le client algérien continue de faire confiance à Hyundai, et c’est pour lui que nous sommes ici », a-t-il déclaré.
Formation et transfert de technologie
Hyundai insiste sur l’aspect humain et technologique du projet.
« Notre objectif n’est pas seulement de produire ou de vendre des voitures. Le développement passe d’abord par la formation. Les équipes seront 100 % algériennes, mais elles travailleront avec une technologie coréenne complète. Cela permettra d’atteindre un niveau de qualité équivalent aux standards mondiaux », explique Mosaad.
Réseau et service après-vente renforcés
Le constructeur coréen veut aussi combler une faiblesse historique du marché algérien : le service après-vente.
« Nous préparons une large couverture nationale avec 48 centres de vente et de service répartis sur 36 wilayas. Les techniciens recevront une formation approfondie afin de garantir la meilleure qualité possible. De plus, un stock stratégique de pièces détachées sera basé en Afrique du Nord pour assurer rapidité et efficacité », a-t-il confirmé.
Production locale dès 2026
Selon le plan présenté, la production devrait démarrer en 2026, une fois les autorisations administratives obtenues.
« Si les approbations gouvernementales arrivent dans les délais, l’usine commencera à fonctionner en 2026 avec une capacité de 50 000 unités par an », précise Mosaad.
Concernant les modèles, il a révélé :
« Trois modèles de voitures particulières et deux modèles de véhicules utilitaires légers seront produits. Nous avons déjà confirmé la nouvelle Hyundai Grand i10 et la nouvelle Accent. Le troisième modèle touristique sera un SUV, encore en phase d’étude. »
Une politique industrielle jugée claire et ambitieuse
Interrogé sur la politique industrielle actuelle en Algérie, Mosaad n’a pas caché son optimisme :
« La stratégie mise en place par l’État est très claire et rationnelle. Elle fixe des objectifs précis pour le taux d’intégration locale. Nous sommes non seulement déterminés à les atteindre, mais aussi à les dépasser », affirme-t-il.
Dans ce cadre, Hyundai a déjà engagé des discussions avec les sous-traitants algériens.
« Nous avons visité la plupart des fournisseurs locaux pour évaluer leur capacité à atteindre la qualité coréenne. La voiture produite en Algérie doit être identique, en termes de fiabilité et de finition, à celle produite en Corée », insiste-t-il.
Coopération avec les fournisseurs locaux
Pour renforcer cet objectif, Hyundai envisage une collaboration étroite avec les industriels algériens.
« Nous comptons nous appuyer fortement sur les fournisseurs locaux. Et si nécessaire, nous ferons appel à l’expertise et aux technologies coréennes pour les accompagner. L’idée est de construire un véritable partenariat gagnant-gagnant », conclut Mosaad.