Le Projet de loi de finances 2026 (PLF 2026), récemment adopté en Conseil des ministres, introduit un changement notable dans la politique douanière algérienne. Cette réforme concerne exclusivement les Algériens résidant à l’étranger qui envisagent un retour définitif au pays.

Une modification ciblée de l’article 202 du Code des douanes

Le texte du PLF 2026 modifie l’article 202 du Code des douanes afin d’assouplir les conditions d’importation des véhicules dans le cadre du Certificat de Changement de Résidence (CCR). La principale évolution porte sur l’âge du véhicule importé, jusque-là limité à des modèles neufs.

Jusqu’à présent, les ressortissants algériens installés à l’étranger depuis au moins trois années consécutives pouvaient, lors de leur retour définitif, importer un véhicule neuf en franchise totale de droits et taxes.

La nouvelle mouture de l’article propose d’abroger cette exigence de nouveauté. Si la mesure est adoptée par le Parlement, les bénéficiaires du CCR pourront importer un véhicule âgé de moins de cinq (5) ans, tout en profitant de la même exonération douanière.

Une mesure strictement réservée à une niche bien définie

Cette réforme ne s’appliquera qu’à une seule catégorie : les Algériens de la diaspora revenant s’établir définitivement dans le pays. Elle n’inclut pas les résidents en Algérie, qui bénéficient déjà d’un autre dispositif autorisant l’importation de véhicules de moins de trois ans.

Le gouvernement précise que cette ouverture vise à faciliter le retour des citoyens établis à l’étranger, tout en modernisant le parc automobile de manière encadrée.

Des restrictions parallèles sur les motorisations

Le PLF 2026 ne se limite pas à un assouplissement. Il introduit également de nouvelles limitations techniques destinées à orienter le marché vers des modes de propulsion plus écologiques.

  • Fin du Diesel : L’importation de voitures équipées de moteurs Diesel sera désormais interdite. Seuls les véhicules électriques ou hybrides seront autorisés.
  • Cylindrées réduites : La cylindrée maximale autorisée pour les moteurs à essence passe de 2000 cm³ à 1800 cm³. Celle de 2500 cm³ pour le Diesel devient obsolète avec la suppression de cette motorisation.

Ces mesures s’inscrivent dans la volonté du gouvernement de réduire la pollution et d’aligner la réglementation nationale sur les standards environnementaux internationaux.

Entrée en vigueur prévue début 2026

Les conditions de valeur maximale du véhicule et les critères de résidence exigés demeurent inchangés. En revanche, l’ensemble des nouvelles dispositions entrerait en vigueur le 1er janvier 2026, sous réserve de leur validation parlementaire.

Ce tournant réglementaire illustre une politique d’importation plus sélective et durable, pensée pour accompagner la transition énergétique tout en répondant aux attentes de la diaspora algérienne.

Rappel du cadre actuel

À ce jour, l’article 202 du Code des douanes autorise uniquement l’importation d’un véhicule neuf, d’une cylindrée maximale de 2000 cm³ pour l’essence et 2500 cm³ pour le diesel, dans le cadre du CCR. Les bénéficiaires doivent justifier d’une résidence à l’étranger d’au moins trois années consécutives.

Avec l’adoption du PLF 2026, cette base légale s’apprête à évoluer profondément, ouvrant une fenêtre exclusive pour les Algériens de retour définitif souhaitant ramener un véhicule de moins de cinq ans, plus accessible, mais toujours conforme aux nouvelles normes écologiques.