Le ministère des Hydrocarbures et des Mines algérien s’apprête à lancer une plateforme numérique novatrice, Markabati.dz, dédiée à la prise de rendez-vous pour le contrôle de conformité des véhicules importés. Annoncée comme une solution pour réduire les délais de traitement à 20 minutes par véhicule, cette initiative promet de transformer un processus souvent laborieux en une démarche fluide et transparente. En s’appuyant sur les déclarations officielles, cet article analyse les objectifs de cette plateforme, ses implications pour les citoyens et son rôle dans la modernisation des services publics algériens.

Une plateforme pour simplifier les démarches

Le texte officiel indique que Markabati.dz, bientôt opérationnelle, vise à réduire les délais de traitement des contrôles de conformité à 20 minutes par véhicule. Selon Mme Nadjiba Bourenane Fedal, directrice générale des mines au ministère, cette plateforme permettra une meilleure organisation des dossiers et une réduction de la pression sur les centres de contrôle, en éliminant les longues files d’attente. Initialement déployée au centre de Caroubier à Alger, elle sera progressivement étendue à d’autres wilayas. Ce projet s’inscrit dans la stratégie de numérisation des services publics, portée par les directives du président Abdelmadjid Tebboune pour améliorer la qualité des prestations administratives.

L’analyse montre que Markabati.dz répond à un besoin pressant : simplifier l’importation de véhicules dans un pays où la demande est forte. En 2023, l’Algérie a importé plus de 100 000 véhicules, majoritairement des voitures de tourisme et des utilitaires. Les procédures de conformité, souvent ralenties par des formalités administratives complexes, ont généré des frustrations. Avec Markabati, les usagers pourront sélectionner un créneau horaire en ligne, recevoir une confirmation par e-mail avec un code QR, et suivre à distance l’avancement de leur dossier. Cette transparence, renforcée par l’exigence que le titulaire du rendez-vous soit le propriétaire du véhicule, vise à éliminer les intermédiaires et à garantir l’équité. Cependant, le succès de la plateforme dépendra de son accessibilité, notamment dans les régions rurales où l’accès à Internet reste limité, et de la capacité des centres à absorber la demande.

Un renforcement des capacités opérationnelles

Le communiqué précise que le centre de Caroubier a été renforcé par cinq experts des mines détachés d’autres wilayas, permettant de traiter 110 véhicules par jour. Ce rythme, basé sur un contrôle de 20 minutes par véhicule, vise à offrir des conditions « confortables et transparentes ». De plus, le ministère collabore avec les ministères de l’Intérieur, des Collectivités locales et des Transports pour élargir les compétences des experts dans les wilayas voisines, comme Boumerdès et Tipaza, afin de désengorger Alger. Des plans prévoient également la création de trois nouveaux centres de contrôle dans la capitale (ouest, centre et est) pour améliorer l’accueil des usagers.

Cette approche démontre une volonté de structurer le secteur. Depuis janvier 2025, Caroubier a contrôlé 17 000 véhicules importés, dont 5 800 voitures de moins de trois ans et 6 300 neuves. Ces chiffres reflètent la diversité des véhicules concernés : voitures de tourisme, utilitaires, bus, camions, tracteurs et motocycles. L’analyse suggère que ce renforcement est une réponse pragmatique à la demande croissante, mais il soulève des questions sur la scalabilité. La formation d’experts supplémentaires et l’équipement des futurs centres seront cruciaux pour maintenir ce rythme, surtout si la plateforme attire un grand nombre d’usagers dès son lancement.

Une vision numérique et stratégique

Markabati.dz ne se limite pas à la prise de rendez-vous. Une deuxième phase prévoit la numérisation de la délivrance des procès-verbaux (PV) de conformité, renforçant l’efficacité du processus. Le ministère envisage également un fichier national des importateurs, centralisant les données des bénéficiaires du contrôle. Ces initiatives s’inscrivent dans une stratégie plus large de modernisation, alignée sur les objectifs de numérisation de l’administration publique. En facilitant les démarches, Markabati pourrait stimuler le marché des véhicules importés, tout en renforçant la traçabilité et la lutte contre les pratiques frauduleuses.

Cependant, des défis persistent. La dépendance initiale au centre de Caroubier risque de créer un goulet d’étranglement si l’extension aux autres wilayas tarde. De plus, la transition vers un système entièrement numérique nécessite une infrastructure technologique robuste et une sensibilisation des citoyens, dont une partie reste peu familière avec les outils en ligne. Enfin, la collaboration interministérielle devra être fluide pour éviter les retards dans l’extension des prérogatives des experts.

Perspectives pour l’Algérie

Markabati.dz représente une avancée significative pour l’administration algérienne et le secteur automobile. En réduisant les délais, en améliorant la transparence et en désengorgeant les centres de contrôle, la plateforme pourrait devenir un modèle pour d’autres services publics. Elle répond à une demande croissante pour des véhicules importés, tout en s’inscrivant dans une vision de modernisation économique. À terme, l’extension à d’autres wilayas et la création de nouveaux centres pourraient faire d’Alger un hub régional pour le contrôle de conformité, renforçant la position de l’Algérie dans le commerce automobile.

Le lancement imminent de Markabati.dz marque une étape clé dans la numérisation des services publics algériens. En simplifiant le contrôle de conformité des véhicules importés, cette plateforme promet d’améliorer l’expérience des citoyens et de renforcer l’efficacité administrative. Si les défis d’infrastructure et de déploiement sont relevés, Markabati pourrait transformer la gestion des importations automobiles, tout en servant de catalyseur pour une administration plus connectée et transparente.