Alors que le constructeur chinois peine à satisfaire la demande, les revendeurs privés s’engouffrent dans la brèche, proposant des livraisons immédiates de la Chery Arrizo 5 à des prix qui font grincer des dents.

À Boumedfa, un commerçant audacieux propose la version « Luxury » de l’Arrizo 5 pour la modique somme de 345 millions de centimes. Un tarif qui fait bondir, quand on sait que le prix officiel chez Chery Algérie culmine à 285,5 millions pour ce même modèle. La version de base, elle, s’affiche à 249 millions. Cette inflation spectaculaire témoigne d’un marché en surchauffe, où la rareté dicte sa loi.

Mais qu’est-ce qui justifie un tel engouement pour cette berline chinoise ? L’Arrizo 5 n’est pas qu’une simple voiture, c’est un condensé de style européen et de technologie chinoise. Son design, fruit du travail d’une équipe européenne, allie dynamisme et élégance. La calandre en forme de harpe, les feux de brouillard sportifs et les phares à LED en forme de L lui confèrent une allure résolument moderne.

Avec ses dimensions généreuses (4572 x 1825 x 1482 mm) et son empattement de 2670 mm, l’Arrizo 5 se positionne comme une berline familiale spacieuse, sans pour autant sacrifier son allure de coupé sportif. Un tour de force qui séduit une clientèle à la recherche d’un véhicule polyvalent.

À l’intérieur, la technologie est reine. Un écran central de 8 pouces trône au milieu du tableau de bord, offrant une pléthore de fonctionnalités allant de la navigation au streaming vidéo. Le volant méplat à trois branches et les aérateurs traversants contribuent à créer une ambiance résolument contemporaine.

Côté sécurité, Chery n’a pas lésiné sur les moyens. L’Arrizo 5 est dotée d’un système de surveillance de la pression des pneus, d’un ESP, et d’un radar de recul. Sa structure en cage, renforcée par six pièces d’acier à haute résistance, promet une protection optimale des occupants.

Sous le capot, on trouve un moteur 1.5L à cycle Miller, une prouesse technologique qui allie performance et sobriété. Avec ses 115 ch et son couple de 141 N·m, ce bloc ne manque pas de punch. La consommation annoncée de 6,4L/100km en fait un choix pertinent dans un contexte de flambée des prix du carburant.

La transmission n’est pas en reste, avec le choix entre une boîte manuelle à 5 rapports ou une CVT simulant 7 vitesses pour la version Luxury. Cette dernière promet une amélioration de 10% de l’accélération et une réduction de 8% de la consommation.

Le châssis, développé sur la plateforme M1X de Chery avec l’expertise de Jaguar-Land Rover, promet un comportement routier alliant confort et sportivité. Une promesse alléchante pour les amateurs de conduite dynamique.

Face à cette offre alléchante, la pénurie actuelle crée une situation paradoxale. Les concessionnaires officiels, à court de stock, se voient dépassés par des revendeurs privés qui n’hésitent pas à gonfler les prix. Cette situation soulève des questions sur la régulation du marché automobile algérien et la protection des consommateurs.

Pour l’acheteur potentiel, le dilemme est cornélien. Faut-il céder à la tentation d’une livraison immédiate en payant le prix fort, ou patienter dans l’espoir d’un réapprovisionnement aux tarifs officiels ? La réponse dépendra sans doute de l’urgence de chacun et de la profondeur de son portefeuille.

Dans ce contexte, l’Arrizo 5 devient plus qu’une simple voiture. Elle incarne les défis du marché automobile algérien : une demande forte pour des véhicules modernes et accessibles, confrontée à des problèmes d’approvisionnement et de régulation.

Alors que Chery tente de consolider sa position sur le marché algérien, l’Arrizo 5 pourrait bien devenir le symbole d’une nouvelle ère automobile dans le pays. Reste à voir si le constructeur chinois parviendra à satisfaire la demande et à stabiliser les prix, ou si la surenchère actuelle deviendra la norme pour ce modèle tant convoité.